SAINT-CHAPTES AU CŒUR DE LA TOURMENTE  1702 - 1705
 
En 1665 la population saint chaptoise se répartit entre 600 protestants et 50 
catholiques, ce qui explique que les Protestants de SAINT-CHAPTES furent très 
impliqués dans ce combat pour leurs idées.
Dès le début du protestantisme, la famille de BRUEYS, Seigneurs de Saint-Chaptes, se convertit et entraîne la presque totalité de la population. Les de Brueys avaient pour amis le Connétable de Lesdiguières et Henri de Navarre, futur Henri IV.
 
Lorsqu’au début du règne de Louis XIV furent prises les premières mesures excluant les Religionnaires (de la Religion Prétendument Réformée), les Protestants se convertirent en grand nombre ou quittèrent le Royaume : 
 
Décret de 1662 : plus de sages-femmes de la religion RPR. Décret de 1665 : les professions juridiques (Notaire, Avocat, Juge, Huissier…) sont interdites aux 
protestants. Décret supprimant les pensions des officiers des Armées Royales s’ils ne se convertissent pas.
 
La famille de BRUEYS est donc obligée pour survivre, d’adopter la Religion Catholique. Les femmes de cette famille résistent tant qu’elles le peuvent. (cf.lettre de F. de Gondin d’Arcy, beau frère de J.F. DE BRUEYS, Seigneur de St. Chaptes, à l’abbé de Trémons datant de 1681).
 
Durant toute la révolte de 1702, le village jouera un rôle important de soutien aux combattants. 
 
Jean CAVALIER trouvera nourriture, hébergement et cachette à SAINT-CHAPTES chaque fois qu’il en aura besoin. C’est à SAINT-CHAPTES qu’il réunit les 1 500 hommes qui combattront à MARTIGNARGUES.
 
De même Marie MATHIEU, la « Grande Marie », sera hébergée par Louis BONNET pendant l’année 1702, puis par Etienne ARNASSAN jusqu’à son arrestation, le 29 Janvier 1703, cachée dans sa cave, dont l’entrée est occultée par un coffre. Les maisons de ces deux courageux Saint-Chaptois existent toujours et nous avons pu les retrouver en étudiant les Compoix de 1601 et 1741.
 
Marie qui encourageait les troupes en chantant les psaumes, transportait la poudre, les fonds nécessaires, la nourriture, les messages, sera amenée « la hart au col, tête et pieds nus, en chemise » pour être pendue sur la Place du Marché à Nîmes. 
 
Quant à Alexandre de BRUEYS de PIEMARCE, dernier fils de Jean-Félix de BRUEYS, Seigneur de SAINT-CHAPTES, il se trouve donc très jeune pris dans cette tourmente.
Il trahit très vite ses coreligionnaires pour réintégrer le Régiment de son frère, par intérêt financier. C’est un « joueur désespéré accablé de dettes » dit de lui son cousin David de BRUEYS.
Il finit par tuer sa femme Anne RAYNAUD, le 3 Mai 1707. Fille unique d’André 
RAYNAUD, bourgeois de SAINT-CHAPTES, elle lui a apporté une dot de 20 000 livres. Ils ont 4 enfants vivants dont l’aîné a 9 ans et le dernier 6 mois, lors de l’assassinat de leur mère. Il fut pour cela, condamné aux galères. 
 
Nous étudions actuellement l’enquête et le procès de ce triste individu, à suivre….